L’église Notre-Dame de la Nativité de Sales
Lacabarède et Sales, une histoire intimement liée  
L’origine de Lacabarède, Porte de l'Albigeois suit de près le grand chemin de Castres, voie très importante menant de l'Orient à l'Occident.  
Ce grand chemin a vu défiler toutes les invasions qui ont traversé le pays depuis les premiers temps comme les romains, comme le passage de l'Ost de Simon de Montfort pendant la croisade des albigeois et la chevauchée du Prince Noir lors de la guerre de Cent ans. 

 
Un contexte religieux ancien et tourmenté
 
Les guerres de Religion ont profondément marqué la région. A l’origine en 1120, les bénédictins de Caunes construiront à St-Amans-Valtoret la tour du couchant, début du château. Labastide-rouairoux naîtra de la paroisse de St-Saturnin-du-Beson aujourd’hui disparue dans la forêt. La population était protégée par les seigneurs et les moines qui l’utilisaient comme main d’œuvre. Pour sa protection, on construisit le château du Castelas à Labastide-Rouairoux, les murailles de Lacabarède, le château de Caylux à Rouairoux et celui de Sauveterre. 
Assoiffés d’indépendance, de 1220 à 1225, des habitants de St-Amans-ville de Mage (Valtoret de nos jours) fondèrent sur l’autre côté du Thoré, Labastide-St-Amans (aujourd’hui Soult). 
Dés 1550, le protestantisme s’installe. En 1562, Lacabarède est devenu une place forte protestante avec une garnison de 14 soldats. Le culte catholique y fut interdit. Les exactions étaient nombreuses et dans la région, les temples et églises furent tour à tour détruits et reconstruits.  
Les habitants de Sales eux, restèrent fidèles à l’église catholique. Grâce aux registres paroissiaux de Rouairoux, on sait que, pendant cette période, les actes de baptêmes, mariages et sépultures des habitants de Sales se firent à Rouairoux. Les défunts y furent portés et ensevelis dans le cimetière de la paroisse.  
Après la révocation de l’édit de Nantes, en 1685, le culte catholique reprit à Lacabarède. 
Dés lors et jusqu’en 1721, les habitants de Sales purent reprendre leurs pratiques religieuses à l’église Saint-Louis de Lacabarède.

Notre-Dame de la Nativité de Sales 
En 1721, les habitants de Sales commencèrent à construire l’église actuelle et l’entourèrent d’un cimetière.  
Cette église fut placée sous le vocable : Notre –Dame de la Nativité. Elle desservait les populations des hameaux groupant les parties hautes des communes de Lacabarède, Ferrals-les-Montagnes et Cassagnoles. 
Toutefois, elle resta une annexe de Notre-Dame de Rouairoux avec un vicaire desservant. 
Au concordat en 1801, Notre-Dame de la Nativité de Sales fut érigée en paroisse et cessa d’être une annexe de Rouairoux.
 

Description 
L'église est construite sur un plan rectangulaire. Le cimetière est placé au nord. Les maçonneries sont en moellons de schiste en partie basse tandis que les parties hautes sont recouvertes d'un enduit béton. Le clocher occupe la partie sud-est de la parcelle. De plan carré en partie basse, il devient octogonal en partie haute. Il est accessible par un escalier maçonné qui descend le long de l'élévation sud de la nef. 
L’église a été entièrement rénovée dans les années 2010 aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Visite de l'intérieur de l'église
Liste des prêtres de 1721 à 1926 : 
Après l’abbé Brunel qui fut le premier curé de cette église de 1721 à 1724, hous trouvons :  
Genleys de 1724 à 1731 ; Batut de 1731 à 1748 décédé à Sales à 55 ans et enseveli dans le cimetière ; Bouzans de 1748 à 1750 ; Maurel de 1750 à 1760 ; Gazard de 1760 à 1766 ; Guy de 1766 à 1767 ; Cros de 1767 à 1770 ; Laquerbe de 1770 à 1777 ; Joseph Pélisson de 1777 à 1792, ce dernier refusa de prêter serment et émigra en Espagne. Rentré en France, l’évêque de Montpellier le nomme en 1805 curé de Puycalve, sa paroisse natale où il décède en 1829. 

 
Les frères Rouanet originaires du plateau 
Pendant la révolution et jusqu’en 1897, le service fut assuré au péril de leur vie, par les frères Rouanet natifs de Fédou. Dans un premier temps, ils prêtèrent serment puis se rétractèrent publiquement. Ils subirent pas mal d’épreuves et durent se cacher. 
L’un Pierre-Louis, né le 28 février 1755, se cachait dans les bois et les rochers de Graniers d’où l’origine du nom populaire de ce lieu : « la grotte dal curat » ; la grotte du curé. 
L’autre frère, Joseph Rouanet, né aussi à Fédou le 23 juin 1764, se cachait à Fédou dans une poutre creuse aménagée à cet effet. A cette même époque, en pleine terreur, les membres du comité révolutionnaire de Cauner et de Lespinassière, montèrent une nuit à Fédou pour l’arrêter. La ferme et la maison furent encerclées. L’abbé Joseph Rouanet eut juste le temps de sauter par derrière par une « pourtalière », de renverser deux de ses poursuivants, pour s’enfuir dans les bois à la faveur de la nuit où nul ne put le retrouver. 
A partir de 1797, le calme étant revenu, les frères Rouanet reprirent publiquement leur ministère. En attendant d’être fixés sur leur sort, ils firent construire une chapelle attenante à leur ferme. Lors du concordat, l’abbé Pierre-Louis Rouanet fut nommé curé de Roquecourbe, où il décéda en 1823. 
Son frère Joseph, fut nommé curé de Sales en 1805, Sales devenant paroisse à cette date ; il resta curé dans la paroisse jusqu’en 1844, pendant 39 ans. Il se retira à Fédou, où il décéda le 15 janvier 1854. Il fut enseveli sous l’autel de la chapelle. 
 
Nous trouvons ensuite :  
Guilhot de 1844 à 1845 ; Cramaussel de 1846 à 1848 et de 1854 à 1858 ; Rouquiè en 1858 ;  
Pierre Poujal de 1849 à 1854 : prêtre de valeur, envoyé à Sales par punition car ayant osé se présenter à la députation à Castres contre son supérieur. C’est lui qui fonda la première école de la paroisse. Il mourut en fonction le 19 septembre 1854 à l’âge de 40ans. 
Hébrard de 1858 à à 1861 ; Aussillous de 1862 à à 1900 ; natif de Lacabarède, il demeura prés de 40 ans curé de la paroisse, il se retira à Labastide, où il décéda à l’âge de 85 ans, le 1er janvier 1903. 
Adrien Espie de 1900 à 1903 ; Edouard Batut de 1903 à1906 ; Emile Enjalbert de 1906 à 19010 ; Jean Tautil de 1911 à 1914 ; 
Louis Sompayrac de 1914 à 1927, dernier prêtre résident. 
 
Ensuite la paroisse fut desservie par les curés de Lacabarède : Castagnier, Goffre, Séguy et Bonnafous jusqu’en 1964 ; par l’abbé Marty, curè d’Albine, de cette date jusqu’à sa mort. 
 
Un mot sur l’œuvre de l’abbé Castagnier 
Ce prêtre natif de Mazamet, fut curé de Lacabarède et de Sales de 1927 à 1942. Organisateur de talent, il créa « l’écho de la vallée » bulletin paroissial, innovation pour l’époque. 

Avec les « amis de Sales » de Mazamet, l’abbé Castagnier se dévoua sans compter pour cette paroisse des Cîmes comme il l’appelait. Ensemble, ils restaurèrent l’église, le presbytère. Ils érigèrent un monument à la mémoire des quinze enfants de la paroisse, tombés au champ d’honneur pendant la guerre de 14-18.
Le monument aux morts installé sous le porche d'entrée
Les prêtres originaires de Sales 
Avec les frères Rouanet précédemment cités, on trouve : 
• Casimir Chabbert né à Sales le 14 août 1824, décédé le 27 avril 1906, chanoine titulaire de la cathédrale de Carcassonne, 
• Baraillé, neveu du précédent, né à Sales en 1850, ordonné prêtre en juin 1876, décédé le 5 juillet 1936, après avoir été curé de Bram et en dernier aumônier du Refuge à Narbonne.